Un petit village français est entré dans l’histoire samedi en élisant le premier maire transsexuel du pays.

Marie Cau, qui a remporté les élections dans le village de Tilloy-lez-Marchiennes (Nord), a déclaré que son sexe n’était pas un problème dans sa campagne et que les électeurs l’avaient choisie pour son programme social.

« Les gens n’ont pas voté pour moi parce que j’étais ou n’étais pas transgenre. Ils ont voté pour un programme et pour des valeurs », a-t-elle déclaré. « Le lien social a disparu. Les habitants voulaient du changement ».

Directrice d’entreprise avec une formation en agriculture et en développement durable, Cau vit dans le village depuis 20 ans et doit relever des défis importants lors de son premier mandat politique.

« [J’ai] une feuille blanche, un budget quasi inexistant, une école qui n’a pas encore été réouverte et de nombreux autres défis liés aux coronavirus. »

Hervé Fontanel, un résident, a confirmé que le sexe de Cau « n’a pas d’importance. Elle vit ici depuis 20 ans, vous pouvez voir comment elle travaille ».

Depuis qu’elle a commencé sa transition il y a 15 ans, Cau vit sans aucune discrimination dans le village, elle dit : « C’est rare. Les gens sont gentils, malgré quelques défauts ».

Elle reconnaît que son élection peut contribuer à montrer « que les personnes transgenres peuvent avoir une vie sociale et politique normale ».

« La visibilité des trans, et donc la lutte contre la transphobie, passe aussi par l’exercice de responsabilités politiques ou publiques. Félicitations à Marie Cau », a tweeté dimanche la secrétaire d’État à l’égalité des sexes, Marlène Schiappa.