Taiwan est sous les feux de la rampe internationale pour avoir été épargné par le pire de la pandémie de coronavirus. L’île n’a vu qu’un peu plus de 400 cas confirmés depuis le début de l’épidémie, et est louée pour ses efforts d’atténuation malgré son exclusion des réunions de l’Organisation mondiale de la santé.

« Ces derniers mois ont été vraiment excellents pour Taïwan au sein de la communauté internationale », a déclaré Isaac Stone Fish, senior fellow à l’Asia Society Center on U.S. and China Relations, aux présentateurs du CBSN Vladimir Duthiers et Anne-Marie Green. « Taïwan a été un excellent exemple de la manière de traiter le coronavirus, et ils ont utilisé un mélange de traçage intelligent, de port de masque et, franchement, de calme, pour aider à combattre le virus ».

Le gouvernement de l’île a l’expérience de la gestion des crises de maladies infectieuses, notamment l’épidémie de SRAS au début des années 2000.

En plus d’avoir un système de soins de santé « plus compétent » que la Chine ou les États-Unis, Stone Fish a attribué à Taïwan le mérite d’avoir pris des « mesures concrètes » au tout début de la crise, alors que les autres pays étaient plus lents à réagir.

Taïwan a étendu la vérification de la température à l’ensemble de sa population de près de 24 millions d’habitants, et la pratique déjà courante là-bas de porter des masques à l’extérieur quand on est malade a contribué à leur utilisation généralisée pendant la pandémie.

« Je pense que beaucoup de pays se disent que nous pouvons apprendre beaucoup de Taïwan. Pourquoi Pékin ne laisse-t-il pas Taïwan se lever et raconter son histoire ? » a déclaré Stone Fish.

L’attention internationale accordée à la réponse de Taïwan à la pandémie a relancé le débat sur les relations de l’île avec la Chine continentale.

Stone Fish a blâmé le Parti communiste de Pékin pour le statut actuel de Taïwan, qu’il a qualifié de « suppliant désespéré qui veut vraiment s’impliquer dans la communauté internationale ».

« [La Chine] l’empêche souvent de rejoindre tout type d’organisme international parce que Pékin considère Taïwan comme une province rebelle qui ne comprend pas ce qu’il lui manque en ne faisant pas partie de la Chine », a-t-il déclaré.

Stone Fish a également déclaré que le statut international de Taïwan ne changera probablement pas de sitôt, malgré l’attention accrue qu’il suscite.

« Le principal objectif de la politique étrangère de Pékin est de maintenir Taïwan sur la touche afin que ce pays reconnaisse ses erreurs et rejoigne la mère patrie », a-t-il déclaré.

Il y a eu des appels croissants pour que l’Organisation mondiale de la santé donne à Taïwan un siège à la table des négociations, y compris de la part des États-Unis, mais selon Stone Fish, « il faudrait que beaucoup plus de choses se passent en ce qui concerne la façon dont les autres pays voient la Chine » avant que l’ordre établi depuis des décennies ne soit modifié.